du feu-principe, n’avaient cependant pas cessé de traiter d’êtres palpables et perceptibles aux sens, et la théologie avait continué d’être la théorie des puissances physiques, placées tantôt spécialement dans les astres, tantôt disséminées danstout l’univers ; mais à cette époque, des esprits
superficiels, perdant le fil des idées qui avaient
dirigé ces études profondes, ou ignorant les faits
qui leur servaient de base, en dénaturèrent tous
les résultats par l’introduction d’une chimère
étrange et nouvelle. Ils prétendirent que cet
univers, ces cieux, ces astres, ce soleil,
n’étaient qu’une machine d’un genre ordinaire ;
et à cette première hypothèse, appliquant une
comparaison tirée des ouvrages de l’art, ils
élevèrent l’édifice des sophismes les plus
bizarres. " une machine, dirent-ils, ne se fabrique
point elle-même : elle a un ouvrier antérieur ; elle
l’indique par son existence. Le monde est une
machine : donc il existe un fabricateur ".
De là, le dêmi-ourgos ou grand ouvrier,
constitué divinité autocratrice et suprême.
Vainement l’ancienne philosophie objecta que
l’ouvrier même avait besoin de parens et
d’auteurs, et que l’on ne faisait qu’ajouter
un échelon en ôtant l’éternité au monde pour la
lui donner. Les innovateurs, non contens de ce
premier paradoxe, passèrent à un second ; et,
appliquant à leur ouvrier la théorie de
l’entendement humain, ils prétendirent que le
dêmi-ourgos avait fabriqué sa machine sur un
plan ou idée résidant en