ils conçurent le jeu et le mécanisme de l’univers, comme celui d’un tout homogène, d’un corps identique ;
dont les parties, quoique distantes, avaient
cependant une liaison intime, et le monde
fut un être vivant, animé par la circulation
organique d’un fluide igné ou même
électrique, qui, par un premier terme de
comparaison pris dans l’homme et les animaux,
eut le soleil pour cœur ou foyer.
Alors, parmi les philosophes théologues, les uns
partant de ces principes, résultat de
l’observation, " que rien ne s’anéantit dans le
monde ; que les élémens sont indestructibles ;
qu’ils changent de combinaisons, mais non de
nature ; que la vie et la mort des êtres ne sont
que des modifications variées des mêmes
atômes ; que la matière possède par
elle-même des propriétés, d’où résultent toutes ses
manières d’être ; que le monde est éternel,
sans bornes d’espace et de durée " ; les uns
dirent que l’univers entier était Dieu ; et
selon eux, Dieu fut un être à la fois
effet et cause, agent et patient, principe
moteur et chose mue, ayant pour lois des
propriétés invariables qui constituent la
fatalité ; et ceux-là peignirent leur pensée,
tantôt par l’emblème de Pan (le grand tout), ou de
Jupiter au front d’étoiles, au corps
planétaire, aux pieds d’animaux, ou de
l’oeuf orphique, dont le jaune suspendu
au milieu d’un liquide enceint d’une voûte,
figura le globe du soleil, nageant
dans l’éther au milieu de la voûte des
cieux, tantôt par celui d’un grand serpent