l’hémisphère d’hiver, antipode à celui d’été, lui était adverse, contraire, opposé. Par la métaphore perpétuelle, ces mots passèrent au sens moral ; et les anges, les génies adverses, devinrent des révoltés, des ennemis. Dès-lors, toute l’histoire astronomique des constellations se changea en histoire politique ; le ciel fut un état humain où tout se passa ainsi que sur la terre. Or, comme les états, la plupart despotiques, avaient leur monarque, et que déjà
le soleil en était un apparent des cieux ;
l’hémisphére d’été, empire de lumière, et
ses constellations, peuple d’anges blancs,
eurent pour roi un dieu éclairé, intelligent,
créateur et bon. Et, comme toute faction
rebelle doit avoir son chef, le ciel
d’hiver, empire souterrain de ténèbres
et de tristesse, et ses astres, peuple d’anges
noirs, géans ou démons, eurent pour chef
un génie mal-faisant dont le rôle fut
attribué à la constellation la plus remarquée
par chaque peuple. En égypte, ce fut d’abord
le scorpion, premier signe zodiacal après la
balance, et long-tems chef des signes de
l’hiver : puis ce fut l’ours ou l’âne
polaire, appelé Typhon, c’est-à-dire
déluge, à raison des
pluies qui inondent la terre pendant que cet
astre domine. Dans la Perse, en un tems
postérieur, ce fut le serpent qui, sous le nom
d’Ahrimanes, forma la base du système de
Zoroastre ; et c’est lui, ô chrétiens et
juifs ! Qui est devenu votre serpent
d’ève (la vierge céleste) et celui de la
croix, dans les deux cas, emblème de Satan,