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x lois de la


nature ; l’on s’aperçoit que ces récits d’un genre fabuleux ont un sens figuré autre que le sens apparent ; que ces prétendus faits merveilleux sont des faits simples et physiques, mais qui, mal conçus ou mal peints, ont été dénaturés par des causes accidentelles dépendantes de l’esprit humain, par la confusion des signes qu’il a employés pour peindre les objets ; par l’équivoque des mots, le vice du langage, l’imperfection de l’écriture ; l’on trouve que ces dieux, par exemple, qui jouent des rôles si singuliers dans tous les systèmes, ne sont que les puissances physiques de la nature, les élémens, les vents, les astres et les météores, qui ont été personnifiés par le mécanisme nécessaire du langage et de l’entendement : que leur vie, leurs mœurs, leurs actions ne sont que le jeu de leurs opérations, de leurs rapports ; et que toute leur prétendue histoire n’est que la description de leurs phénomènes, tracée par les premiers physiciens qui les observèrent, et prise à contre-sens par le vulgaire qui ne l’entendit pas, ou par les générations suivantes, qui l’oublièrent. On reconnaît, en un mot, que tous les dogmes théologiques sur l’origine du monde, sur la ature de Dieu, la révélation de ses lois, l’apparition de sa personne, ne sont que des récits de faits astronomiques,


que des narrations figurées et emblématiques du jeu des constellations : l’on se convaincra que l’idée même de la divinité, cette idée aujourd’hui si obscure, n’est dans son modèle primitif, que celle des puissances physiques de l’uni