substance. En effet, analysant les quatre vedes, les dix-huit pourans, et les cinq ou six chastres, il exposa comment un être immatériel, infini, éternel et rond, après avoir passé un tems sans bornes à se contempler, voulant enfin se manifester, sépara les facultés mâle et femelle qui étaient en lui, et opéra un acte de génération, dont le lingam est resté l’emblème ; comment de ce premier acte naquirent trois puissances divines, appelées Brama, Bichen ou Vichenou, et Chib ou Chiven ; chargées, la première de créer, la seconde de conserver, la troisième de détruire ou de changer les formes de l’univers : et détaillant l’histoire de leurs opérations et de leurs aventures, il expliqua comment Brama, fier d’avoir créé le
monde et les huit bobouns (ou sphères) de
probations, s’étant préféré à son égal
Chib, ce mouvement d’orgueil causa entre eux
un combat qui fracassa les globes ou orbites
célestes, comme un panier d’oeufs ; comment
Brama, vaincu dans ce combat, fut réduit à servir de
piédestal à Chib, métamorphosé en lingam ;
comment Vichenou, Dieu médiateur, a pris,
à des époques diverses, neuf formes animales et
mortelles pour conserver le monde ; comment
d’abord sous celle de poisson, il sauva du
déluge universel une famille qui repeupla la
terre ; comment ensuite, sous la forme d’une
tortue, il tira de la mer de lait la
montagne Mandreguiri (le pôle) ; puis, sous
celle de sanglier, déchira le ventre du géant
Erennîachessen qui submergeait la terre dans
l’abyme du Djôle, dont