préparative, mais non pas comme finale et absolue ; vous n’êtes que le simulacre dont nous sommes la réalité. Nous savons, répartit le rabin, que telles sont vos prétentions ; mais elles sont absolument gratuites et fausses. Votre système porte tout entier sur des bases de sens mystiques,
d’interprétations visionnaires et
allégoriques ; et ce système, violentant la
lettre de nos livres, substitue sans cesse au
sens vrai les idées les plus chimériques, et y
trouve tout ce qu’il lui plaît, comme une
imagination vagabonde trouve des figures dans les
nuages. Ainsi, vous avez fait un messie
spirituel, de ce qui, dans l’esprit de nos
prophètes, n’était qu’un roi politique. Vous
avez fait une rédemption du genre humain, de ce qui
n’était que le rétablissement de notre nation. Vous
avez établi une prétendue conception virginale
sur une phrase prise à contre-sens. Ainsi vous
supposez à votre gré tout ce qui vous convient ;
vous voyez dans nos livres mêmes votre trinité,
quoiqu’il n’en soit pas dit le mot le plus
indirect, et que ce soit une idée des nations
profanes, admise avec une foule d’autres opinions
de tout culte et de toute secte, dont se composa
votre système dans le chaos et l’anarchie des trois
premiers siècles.
à ces mots, transportés de fureur et criant au
sacrilége, au blasphème, les docteurs
chrétiens voulurent s’élancer sur le juif. Et des
moines, bigarrés de noir et de blanc, s’étant
avancés avec un