querelles qui les agitent sont d’autant plus opiniâtres et plus violentes, que les objets sur lesquels elles se fondent étant inaccessibles aux sens, et par conséquent d’une démonstration impossible, les opinions de chacun n’ont de règle et de base que dans le caprice et la volonté. Ainsi, convenant que Dieu est un être incompréhensible, inconnu, ils disputent néanmoins sur son essence, sur sa manière d’agir, sur ses attributs. Convenant que la transformation qu’ils lui supposent en homme, est une énigme au dessus de l’entendement, ils disputent cependant sur la confusion ou la distinction des deux volontés et des deux natures, sur le changement de substance, sur la présence réelle ou feinte, sur le mode de l’incarnation, etc. Etc. " et de là, des sectes innombrables, dont
deux ou trois cents ont déjà péri, et dont trois ou
quatre cents autres, qui subsistent encore,
t’offrent cette multitude de drapeaux où ta vue
s’égare. Le premier en tête, qu’environne ce groupe
d’un costume bizarre, ce mélange confus de robes
violettes, rouges, blanches, noires, bigarrées, de
têtes à tonsure, à cheveux courts ou rasés, à
chapeaux rouges, à bonnets carrés, à mitres pointues,
même à longues barbes, est l’étendard du pontife de
Rome, qui, appliquant au sacerdoce la
prééminence de sa ville dans l’ordre civil, a érigé
sa suprématie en point de religion, et fait un
article de foi de son orgueil.
" à