« — Non, répondit le groupe : vous êtes le peuple ; nous autres, nous sommes un corps distinctif une classe privilégiée, qui avons nos lois, nos usages, nos droits à part.
LE PEUPLE.
« Et de quel travail viviez-vous dans notre société ?
LES PRIVILÉGIES.
« Nous ne sommes pas faits pour travailler.
LE PEUPLE. « Comment avez-vous donc acquis tant de richesses ?
LES PRIVILEGIES.
« En prenant le soin de vous gouverner.
LE PEUPLE.
« Quoi ! nous fatiguons, et vous jouissez ! nous produisons, et vous dissipez ! Les richesses viennent de nous, vous les absorbez, et vous appelez cela gouverner’!… Classe privilégiée, corps distinct qui nous êtes étranger, formez votre nation à part, et voyons comment vous subsisterez. » Alors le petit groupe délibérant sur ce cas nouveau, quelques hommes justes et généreux dirent : « Il faut nous rejoindre au peuple, et partager ses fardeaux ; car ce sont des hommes comme nous, et nos richesses viennent d eux ». Mais d’autres dirent avec orgueil : « Ce serait une honte de nous confondre avec la foule, elle est faite pour uous servir ; ne sommes-nous pas la race noble et