Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxv
DE C.-F. VOLNEY

important ouvrage, dont cependant plusieurs parties étaient achevées, demandait un grand travail et surtout beaucoup de temps dont les affaires publiques et privées ne lui permirent pas de disposer ; et d’ailleurs ses opinions différant sur beaucoup de points de celles des publicistes américains, peut-être fut-il aussi arrêté par la crainte trop fondée de se faire de nouveaux ennemis. Il se détermina donc à ne publier que le Tableau du climat et du sol des États-Unis.

Le Voyage en Égypte et en Syrie avait eu un si brillant succès, que ce ne fut qu’avec défiance que Volney publia le résultat des observations qu’il avait faites en Amérique. Ce dernier ouvrage fut aussi bien accueilli que le premier. L’auteur y embrasse d’un coup-d’œil ces vastes régions hérissées de montagnes inaccessibles et couvertes d’immenses forêts ; il en trace le plan topographique d’une main hardie ; il analyse avec sagacité les variations du climat. Sa définition pittoresque des vents est surtout remarquable. « Il n’a pas songé à les personnifier, et cependant, a dit un écrivain[1], ils prennent dans ses descriptions animées une sorte de forme et de stature homériques. Ce sont des puissances ; les fleuves et le continent sont leur empire ; ils commandent aux nuages, et les nuages, comme

  1. Laya, Discours de l’Académie.