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DE C.-F. VOLNEY

ne négligea aucun moyen de l’engager dans une controverse suivie, voulant sans doute profiter de la célébrité du philosophe français, pour mieux établir la sienne ; le sage voyageur n’opposa d’abord aux attaques souvent grossières du savant anglais que le plus imperturbable silence ; mais enfin, pressé vivement par des diatribes où il était traité d’ignorant et de Hottentot, Volney dut se décider à répondre, et ce fut pour dire qu’il ne répondrait plus. Dans cette réponse peu connue[1], il n’opposa aux grossièretés de son adversaire qu’une froide ironie, tempérée par l’urbanité française et soutenue par le langage de la raison ; il y refusa de faire sa profession de foi, « parce que, disait-il, soit sous l’aspect politique, soit sous l’aspect religieux, l’esprit de doute se lie aux idées de liberté, de vérité, de génie, et l’esprit de certitude aux idées de tyrannie, d’abrutissement et d’ignorance. »

Ce concours de persécutions dégoûtait Volney de son séjour aux États-Unis, lorsqu’ayant reçu la nouvelle de la mort de son père, il fit ses adieux à la terre de la liberté, pour venir saluer le sol de la patrie.

A peine arrivé en France[2], son premier soin fut de renoncer à la succession de son père en faveur de sa belle-mère, pour laquelle il avait

  1. Voyez page 355.
  2. En juin 1798.