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DE C.-F. VOLNEY

projet d’y cultiver et de susciter par son exemple ce genre d’industrie.

Volney se rendit en Corse en 1792, et y acheta le domaine de la Confina, près d’Ajaccio ; il y fit faire à ses frais des essais dispendieux, et bientôt des productions nouvelles vinrent attester que la France, plus que tout autre pays, pourrait prétendre à l’indépendance commerciale, puisque déjà si riche de ses propres produits, elle pourrait encore offrir ceux du Nouveau-Monde. Mais ce n’était pas seulement vers l’amélioration de l’agriculture que se dirigeaient les efforts de Volney : il méditait sur la Corse un ouvrage dont la perfection aurait sans doute égalé l’importance, si nous en jugeons toutefois par les fragments qu’il en a laissés.

Les troubles que Pascal Paoli suscita en Corse, forcèrent Volney d’interrompre ses travaux et de quitter cette île. Le domaine de la Confina, que l’auteur des Ruines appelait ses Petites—Indes, fut mis à l’encan par ce même Paoli, qui lui avait donné tant de fois l’assurance d’une sincère amitié.

C’est pendant ce voyage en Corse qu’il fit la connaissance du jeune Bonaparte, qui n’était encore qu’officier d’artillerie. Le jugement qu’il émit dès lors est un de ceux qui démontrent le plus à quel haut degré il portait le génie de l’observation. Quelques années après, ayant appris en Amé-