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xxi
DE C.-F. VOLNEY

est-il parmi nous ? L’honneur que vous avez reçu d’eux, lorsqu’ils vous ont nommés députés, vous fait-il oublier qu’ils sont vos frères et vos concitoyens ? N’ont-ils pas le plus grand intérêt à avoir les yeux fixés sur vous ? Oubliez-vous que vous n’êtes que leurs représentants, leurs fondés de pouvoirs ? et prétendez-vous vous soustraire à leurs regards lorsque vous leur devez compte de toutes vos démarches et de toutes vos pensées ?… Ah ! plutôt, que la présence de nos concitoyens nous inspire, nous anime ! elle n’ajoutera rien au courage de l’homme qui aime sa patrie et qui veut la servir, mais elle fera rougir le perfide et le lâche que le séjour de la cour ou la pusillanimité aurait déjà pu corrompre. »

Il fut un des premiers à provoquer l’organisation des gardes nationales, celles des communes et des départements, et fut nommé secrétaire dès la première année.

Il prit part aux nombreux débats qui s’élevèrent lorsqu’on agita la proposition d’accorder au roi l’exercice du droit de paix et de guerre[1].

« Les nations, dit-il, ne sont pas créées pour la gloire des rois, et vous n’avez vu dans les trophées que des sanglants fardeaux pour les peuples…

  1. Moniteur du 20 mai 1790.