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CHAPITRE XXIV.

Ô rois et prêtres ! vous pouvez suspendre encore quelque temps la publication solennelle des lois de la nature, mais il n’est plus en votre pouvoir de les anéantir ou de les renverser. »

Alors un cri immense s’éleva de toutes les parties de l’assemblée ; et l’universalité des peuples, par un mouvement unanime, témoignant son adhésion aux paroles du législateur : « Reprenez, lui dirent-ils, votre saint et sublime ouvrage, et portez-le à sa perfection ! Recherchez des lois que la nature a posées en nous pour nous diriger, et dressez-en l’authentique et immuable code ; mais que ce ne soit plus pour une seule nation, pour une seule famille : que ce soit pour nous tous sans exception ! Soyez le législateur de tout le genre humain, ainsi que vous serez l’interprète de la même nature ; montrez-nous la ligne qui sépare le monde des chimères de celui des réalités, et enseignez-nous, après tant de religions et d’erreurs, la religion de l’évidence et de la vérité ! »

Alors le législateur, ayant repris la recherche et l’examen des attributs physiques et constitutifs de l’homme, des mouvements et des affections qui le régissent dans l’état individuel et social, développa en ces mot les lois sur lesquelles la nature elle-même a fondé son bonheur.