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LES RUINES.

portèrent ces idées ; et d’abord leur innovation y suscita les disputes de leurs partisans les Pharisiens, et de leurs opposants les Sadducéens, représentants de l’ancien culte national. Mais les premiers, secondés du penchant du peuple et de ses habitudes déjà contractées, appuyés de l’autorité des Perses, leurs libérateurs et leurs maîtres, terminèrent par prendre l’ascendant sur les seconds, et les enfants de Moïse consacrèrent la théologie de Zoroastre.

« Une analogie fortuite entre deux idées principales favorisa surtout cette coalition, et devint la base d’un dernier système, non moins étonnant dans sa fortune que dans les causes de sa formation.

« Depuis que les Assyriens avaient détruit le royaume de Samarie, des esprits judicieux, prévoyant la même destinée pour Jérusalem, n’avaient cessé de l’annoncer, de la prédire ; et leurs prédictions avaient toutes eu ce caractère particulier, d’être terminées par des vœux de rétablissement et de régénération, énoncés sous la forme de prophéties : les hiérophantes, dans leur enthousiasme, avaient peint un roi libérateur qui devait rétablir la nation dans son ancienne gloire ; le peuple hébreu devait redevenir un peuple puissant, conquérant, et Jérusalem la capitale d’un empire étendu sur tout l’univers.

« Les événements ayant réalisé la première par-