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CHAPITRE XXI.

« Et il vous restera toujours à prouver, repartirent les rabbins, que vous avez le privilège exclusif de les comprendre. » Et alors, fiers de trouver des soutiens de leur cause, les juifs crurent que leur loi allait triompher, lorsque le mébed (grand-prêtre) des Parsis, ayant demandé la parole, dit au législateur :

« Nous avons entendu le récit des juifs et des chrétiens sur l’origine du monde ; et, quoique altéré, nous y avons reconnu beaucoup de choses que nous admettons ; mais nous réclamons contre l’attribution qu’ils en font à leur prophète Moïse, d’abord parce qu’ils ne sauraient prouver que les livres inscrits de son nom soient réellement son ouvrage ; qu’au contraire nous offrons de démontrer par vingt passages positifs, que leur rédaction lui est postérieure de plus de six siècles, et qu’elle provient de la connivence manifeste d’un grand-prêtre et d’un roi désignés[1] ; qu’ensuite, si vous parcourez avec attention le détail des lois, des rites et des préceptes présumés venir directement de Moïse, vous ne trouverez en aucun article une indication, même tacite, de ce qui compose aujourd’hui la doctrine théologique des juifs et de leurs enfants les chrétiens.

  1. Voyez à ce sujet le tome I des Recherches nouvelles sur l’Histoire ancienne, où cette question est développée à fond, depuis le chapitre V.