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LES RUINES.

Mahomet ne laissa pas que de recevoir une fâcheuse atteinte.

Il est singulier, dit un Européen, que Dieu ait sans cesse révélé tout ce qui se passait dans le ciel, sans jamais nous instruire de ce qui se passe sur la terre.

Pour moi, dit un Américain, je trouve une grande difficulté au pèlerinage ; car supposons vingt-cinq ans par génération, et seulement cent millions de mâles sur le globe : chacun étant obligé d’aller à la Mekke une fois dans sa vie, ce sera par an quatre millions d’hommes en route ; on ne pourra pas revenir dans la même année ; et le nombre devient double, c’est-à-dire de huit millions : où trouver les vivres, la place, l’eau, les vaisseaux pour cette procession universelle ? Il faudrait bien là des miracles.

La preuve, dit un théologien catholique, que la religion de Mahomet n’est pas révélée, c’est que la plupart des idées qui en font la base existaient long-temps avant elle, et qu’elle n’est qu’un mélange confus de vérités altérées de notre sainte religion et de celle des juifs, qu’un homme ambitieux a fait servir à ses projets de domination et à ses vues mondaines. Parcourez son livre ; vous n’y verrez que des histoires de la Bible et de l’Évangile, travesties en contes absurdes, et du reste un tissu de déclamations contradictoires et vagues, de préceptes ridicules ou dangereux. Analysez l’es-