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LES RUINES.

en corps ou seulement en ame, et sur le renouvellement du monde existant, et sur le monde nouveau qui lui doit succéder. Et les Parsis se diviseront en sectes d’autant plus nombreuses, que dans leur dispersion les familles auront contracté les mœurs, les opinions des nations étrangères.

« À côté d’eux, ces étendards à fond d’azur, où sont peintes des figures monstrueuses de corps humains doubles, triples, quadruples, à tête de lion, de sanglier, d’éléphant, à queue de poisson, de tortue, etc., sont les étendards des sectes indiennes, qui trouvent leurs dieux dans les animaux, et les âmes de leurs parents dans les reptiles et les insectes. Ces hommes fondent des hospices pour des éperviers, des serpents, des rats, et ils ont en horreur leurs semblables ! Ils se purifient avec la fiente et l’urine de vache, et ils se croient souillés du contact d’un homme ! Ils portent un réseau sur la bouche, de peur d’avaler, dans une mouche, une ame en souffrance, et ils laissent mourir de faim un paria ! Ils admettent les mêmes divinités, et ils se partagent en drapeaux ennemis et divers.

« Ce premier, isolé à l’écart, où tu vois une figure à quatre têtes, est celui de Brahma, qui, quoique dieu créateur, n’a plus ni sectateurs ni temples, et qui, réduit à servir de piédestal au Lingam, se contente d’un peu d’eau que chaque