Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vii
NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

par lui-même avant de se fixer, Constantin se rendit à Paris.

Ce lut un théâtre séduisant et nouveau pour le jeune homme, que cette ville immense où il se trouvait pour la première fois ; mais au lieu de se laisser entraîner par le tourbillon , Constantin s’adonnait à l’étude : il passait presque tout son temps dans les bibliothèques publiques ; il lisait avec avidité tous les auteurs anciens, il se livrait surtout à une étude approfondie de l’histoire et de la philosophie.

Cependant son père le pressait de prendre une profession, et paraissait désirer qu’il se fit avocat ; mais Constantin avait un éloignement marqué pour le barreau, comme s’il avait pressenti que cette profession, quoique très-honorable, était au-dessous de son génie créateur. Il lui répugnait de se charger la mémoire de choses inutiles et qui ne lui paraissaient que des redites continuelles ; l’étude des lois n’était en effet à cette époque qu’un immense dédale, qu’un mélange bizarre de lois féodales, de coutumes et d’arrêts rendus par les parlements. La médecine, plus positive, et qui tend par une suite d’expériences au bonheur de l’homme, convint davantage à son esprit observateur. Il se plaisait à interroger la nature, à tâcher de pénétrer la profondeur de ses secrets, et de découvrir quelques rapports entre le moral et le physique de l’homme. Mais ce n’était pas