nature, ses rapports dans la société ; les principes ont été mieux discutés, les fins mieux connues, les lumières plus répandues, les individus plus instruits, les mœurs plus sociales, la vie plus douce : en masse l’espèce, surtout, dans certaines contrées, a sensiblement gagné ; et cette amélioration désormais ne peut que s’accroître, parce que ses deux principaux obstacles, ceux-là mêmes qui l’avaient rendue jusque-là si lente et quelquefois rétrograde, la difficulté de transmettre et de communiquer rapidement les idées, sont enfin levés.
« En effet, chez les anciens peuples, chaque canton, chaque cité, par la différence de son langage, étant isolé de tout autre, il en résultait un chaos favorable à l’ignorance et à l’anarchie. Il n’y avait point de communications d’idées, point de participation d’invention, point d’harmonie d’intérêts ni de volontés, point d’unité d’action, de conduite : en outre, tout moyen de répandre et de transmettre les idées se réduisant à la parole fugitive et limitée, à des écrits longs d’exécution, dispendieux et rares, il s’ensuivait empêchement de toute instruction pour le présent, perte d’expérience de génération à génération, instabilité, rétrogradation de lumières, et perpétuité de chaos d’enfance.
Au contraire, dans l’état moderne, et surtout dans celui de l’Europe, de grandes nations ayant contracté l’alliance d’un même langage, il s’est