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Si l’on pouvait suivre politiquement cet introducteur des ambassadeurs chez Monsieur, en Lorraine, à l’armée, en Afrique, en Portugal, à Bruxelles, à Florence, à Rome, ainsi que dans ses voyages en Dauphiné, en Catalogne et en Picardie, on serait frappé de la diversité de ses facultés et de l’incontestable appui qu’il devait prêter à ceux qui se Fêtaient attaché. Voiture, dans les différents milieux oh sa vie, d’apparence insouciante, fut promenée, offre à l’esprit le thème d’un travail des plus séduisants. Ce serait un gros volume d’aperçus curieux et pour ainsi dire toute une résurrection sociale à opérer ; par la variété même de l’homme et de son entourage, le sujet prête abondamment, et l’on peut se montrer étonné que Victor Cousin n’ait pas entrepris un ouvrage de ce genre parmi ses remarquables chapitres d’Histoire de la société française au XVIIe siècle. Quant à nous, quoique sincèrement amoureux de cette époque de haute politesse, à laquelle nous avons consacré nos premières passions de chercheur et de curieux, nous ne saurions aborder aujourd’hui en compagnie de Voiture au pays du Grand Cyrus ; la place nous demeure trop mesurée, tout au plus il nous sera permis de tracer la silhouette de cet épistolier, sans nous

    après sa mort plusieurs mémoires autographes composés pendant son voyage en Espagne. Quelles lumières nouvelles ces notes n’eussent-elles pas apportées à l’étude du génie de Voiture et des mœurs politiques du temps !