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contre déjà l’empreinte de cette facilité et de cette grâce qui font de ses poésies les plus adorables pièces légères du XVIIe siècle.

Au sortir du collège de Boncour, Voiture avait été envoyé à l’université d’Orléans, afin d’y étudier le droit[1]; on pourrait croire qu’à ce moment il commit certaines fredaines, car Sarrasin, fort exact d’ordinaire dans les curieuses relations de sa Pompe funèbre, laisse entendre bien des folies dans ce passage : Comme Vetturius cribloit de nuit dans l’Université d’Orléans, et comme un matois normand lui coupa les doigts[2].

De retour à Paris, il fut agréé comme contrôleur général de la maison de Gaston d’Orléans, titre qu’il ne devait pas tarder à échanger contre celui d’introducteur des ambassadeurs. Il revit alors le comte d’Avaux, qui retrouva son ancien condisciple avec un plaisir sensible ; il s’était formé entre le gentilhomme et le poète une grande intimité, qui provenait de sym-

    Elles ont été insérées pour la première fois à la suite des Œuvres, dans l’édition de 1734 et autres éditions qui suivirent.

  1. « Voiture avoit étudié pour être avocat », dit Tallemant ; au reste, dans une de ses lettres à Mme de Saintot, il dit : « Tout grand jurisconsulte que je sois, je suis bien empêché de vous répondre, etc. »
  2. La manchette de la Pompe funèbre indique en note en cet endroit : le président des Hameaux. Voiture se battit en effet à Orléans avec ce président. Ce fut le premier de ses quatre duels.