Page:Voisenon - Exercices de dévotion de M. Henri Roch avec Mme la duchesse de Condor, 1786.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
EXERCICES


Voltaire, répond M. Henri Roch, — Mais j’entends parler de ce Voltaire comme d’un ſcélérat. Tout le monde me dit qu’il eſt damné. Je l’ai entendu dire par mon pere qui a beaucoup d’eſprit, par mon mari, qui n’en manque pas, quoiqu’il ne vaille pas grand’choſe pour les vapeurs, par Madame la Maréchale de Globroi, qui entend deux meſſes par jour. Et mon confeſſeur m’a ſouvent répeté ce que j’ai toujours entendu dire de ce Voltaire. Comment un damné peut-il dire de ſi belles choſes ? — Madame, Paris eſt rempli de damnés, qui parlent beaucoup mieux que les Saints. — Comment appelle-t-on cette comédie ? — Ce n’eſt pas une comédie. C’eſt une tragédie. — Qu’eſt-ce donc qu’une comédie ? — Demain on en donne une qui s’appelle le Tartuffe. — Oh ! dit Madame, avec vivacité, je veux voir cette comédie du Tartuffe, & s’il n’y a pas plus de mal qu’à la tragédie, j’en

parlerai