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DE M. HENRI ROCH.


ſeule, mais tout-à-fait ſeule ; mon mari eſt parti ce matin pour la campagne ; mes femmes m’ont demandé la permiſſion d’aller au calvaire pour faire leur bon jour, & je compte ſur vous pour m’aider à faire mes exercices de dévotion.

À ces mots d’exercices & de dévotion, M. Henri Roch fut au moment de dire qu’il n’y entendait rien ; mais pendant que Mme. la Ducheſſe parlait, il la regardait ; il voyait une femme jeune & belle ; il la plaignait d’être dévote : mais il admirait en elle deux grands yeux noirs & bleus, qu’elle baiſſait modeſtement, un front très-découvert & ſur lequel régnait en arc deux grands ſourcils, que la Grenée (1) n’aurait pu mieux deſſiner. Ses dents étaient deux rangées de perles. Son teint était auſſi frais que celui d’une roſe à demi écloſe. Sous ſon mouchoir il ſoupçonnait deux de ces tréſors, tels qu’on en trouve rarement & tels

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