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CHAPITRE XV

Remede contre les tranchées.


Apparemment que ce moment étoit critique pour la vertu des femmes. L’appartement ne fut rempli que de pauvres époux qui faisoient des contorsions et des grimaces ; les uns se tenoient le ventre ; les autres, malgré le respect du lieu, tomboient dans des fauteuils. La Reine, qui auroit bien voulu donner la colique au Roi, accourut, en disant : Mais, qu’est-ce que c’est que ça ? Le Roi, sélon sa coutume, ne savoit que dire ; la Fée Rancune enrageoit de tout son cœur, et la Fée Rusée rioit de tout le sien.

Cette premiere attaque cessa, et le calme revint. Toute colique venant de pareille cause, a des intervalles certains. Le grand Instituteur, témoin d’un événement si étrange, dit qu’il falloit remercier les Dieux de tout. Il fit ensuite une dissertation savante sur les coups du hasard. Le Roi, qui l’écoutoit, se souvint, tandis qu’il étoit en train de s’ennuyer, que c’étoit l’heure du conseil. Potiron l’y accompagna. Il s’agissoit ce jour-là d’une affaire importante ; on l’avoit mise sur le bureau. On