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Monseigneur, que j’ai d’obligation à votre Grandeur ! Elle passa ensuite devant Potiron, et lui adressa ces mots.

Je vous en fais mon compliment, mon gendre. Faut-il se faire écrire chez vous, poursuivit la Fée Rusée ? Mon fils, continua la Fée Rancune, vous n’êtes pas le seul. Seigneur, dit le grand Instituteur, j’ai bien des grâces à vous rendre, je serai toujours à vos ordres, toutes les fois qu’il vous plaira d’augmenter le casuel de mon petit bénéfice. Potiron resta seul avec la Princesse : la connoissance ne lui étoit pas encore revenue. Potiron, pour la ranimer, voulut lui tâter le pouls (chacun a sa méthode) ; elle crut apparemment que c’étoit le grand Instituteur. Elle lui serra la main, en disant : Ah ! mon cher Abbé ! En même temps elle ouvrit les yeux.

Hé quoi ! c’est vous, Monsieur, reprit-elle ; que faites-vous donc là ? Ce que je peux, Madame, répondit Potiron (il avoit toujours la repartie juste). Tricolore devint honteuse : le Prince étoit embarrassé ; mais il fut encore plus curieux. Ah ! ah ! s’écria-t-il d’un air surpris, il n’y a plus ni rose ni piquans ; mais, mais cet homme-là a pourtant d’excellens secrets : c’est apparemment, Madame, cette extirpation qui produisoit vos plaisirs ? Précisément,