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me fait à moi ? Je sais parfaitement que c’est une de vos facéties ; mais je n’en vois pas le fin. Je vais vous l’apprendre, dit Rusée d’un ton plein de bonté : il est naturel que je prenne le parti de mon fils ; il étoit amoureux de la Princesse. Parbleu, interrompit Potiron, j’en ai été assez témoin le soir de la chanterelle ; mais, grâces au Ciel, il est perdu ce petit Monsieur-là. Il se retrouvera, reprit la Fée. Je reviens à l’événement.

Voyant donc que mon fils étoit amoureux de la Princesse, et que vous étiez en droit de l’épouser, j’ai du moins cherché à vous empêcher de jouir de votre bonheur, et, pour y parvenir, j’ai jugé à propos de former un enchantement sur la Reine, et un autre sur Tricolore. Le dernier ne pourra être rompu, que préalablement le premier ne l’ait été : ainsi vous ne ferez disparoître la barriere qui vous prive de la Princesse, qu’en rendant à la Reine sa forme naturelle. Je vous crois beaucoup d’esprit, répartit Potiron, mais je ne vous trouve pas le sens commun. Comment voulez-vous que je fasse pour que la Reine cesse d’être une figure de tapisserie ? C’est, répliqua la Fée, en la traitant comme vous vouliez traiter Mademoiselle sa fille. Qui, moi ! reprit brusquement le Prince, que j’aye commerce avec une Reine