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dit-il, tenter encore une fois de rompre l’enchantement : ainsi, Mesdames, ayez la bonté de vous retirer.

Potiron, en effet, plein d’un nouveau courage, voulut s’emparer de la rose enchantée ; les peines ne le rebuterent pas. Hélas ! il fut la dupe de sa valeur ; il se trouva enveloppé dans vingt mille fusées de la Chine, dont la flamme étoit de toutes couleurs. Potiron fut traité en enfant perdu. Au feu, au feu, s’écria-t-il ! Seigneur, lui dit la Princesse, prenez bien garde qu’il n’y vienne des cloches.

Il y a de la magie dans tout ce qui se passe ici, reprit le Prince Potiron. C’est sans doute,répondit la Princesse, encore une galanterie de la Fée Rusée : il n’y a point eu de feu au fruit ; elle vous l’a réservé pour une meilleure occasion : il faut avouer que l’on a poussé bien loin la perfection de l’artifice. Les deux Fées reparurent, en disant : Ah ! qu’il sent ici le brûlé ! Il y a raison pour cela, répondit Potiron ; si l’artillerie du Roi est aussi bien servie que celle de sa fille, je défie que l’on prenne ses places. Il y a un moyen tout simple de lever cet obstacle, poursuivit la Fée Rusée. Vous savez bien que Madame votre belle-mere la Reine, a été métamorphosée en figure de tapisserie. Hé bien, répliqua Potiron., qu’est-ce que cela