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l’horoscope qu’on en a toujours tiré, répondit Tricolore. Ce que je ne conçois pas, repartit Potiron, ce sont ces deux devises : Voilà pour toi ; voilà pour lui. Je crois qu’il y a beaucoup d’esprit 1à-dedans, mais je ne l’entends pas. La premiere devise, répliqua la Princesse, me paroît la moins obscure ; il me semble que l’emblême en facilite l’intelligence. La Fée Rancune et la Fée Rusée arriverent pendant cette discussion. Mon fils, dit Rancune, je sais que vous êtes dans l’embarras, mais vous n’en êtes pas quitte. Est-ce comme cela que vous venez m’en retirer, repartit Potiron ? Pourriez-vous me dire ce que c’est que cette rose et ses accompagnemens ? C’est mon présent de noces, répondit la Fée Rusée. Pour un présent de cette espece, reprit Potiron, il est bien à sa place. Et les deux doigts ? Les deux doigts, poursuivit Rusée, sont le présent de mon fils ; il les a donnés à la Princesse, et l’a chargée de vous les rendre. Malheureusement, dit la Fée Rancune, ils resteront là jusqu’à ce qu’ils soient à leur destination naturelle ; c’est une piece d’attente : cependant ils disparoîtront tout-à-fait, s’ils ne vous empêchent pas d’être heureux avec la Princesse. Essayez, mon cher fils. Non, parbleu, cria Potiron, je ne crois pas qu’on m’y rattrape. Puis se ravisant, je vais,