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CHAPITRE VI

Suite des Tant mieux.


Le Prince resta fort sot : ce n’est pas le seul agréable à qui cela soit arrivé. Madame sa mere fut elle-même embarrassée ; mais le grand Instituteur étoit bien loin de se trouver en pareil cas ; la Fée Rancune l’attendoit dans son cabinet avec la Princesse Tricolore ; elles étoient venues accompagnées du Roi des Patagons et du beau Potiron. On peut être mieux en Ecuyers.

La Reine ne fut pas plutôt métamorphosée, que le Roi se crut capable de gouverner, parce qu’il n’avoit plus personne pour le conduire. Il tint tête à la Fée Rancune ; il insista sur le mariage de Tricolore avec le Prince Discret, et se fonda sur la volonté de la Reine. Si ce n’est que cela, lui répondit la Fée, je vais vous mettre à votre aise sur ce petit scrupule. Souvenez-vous que le Destin a déclaré que la Reine ne seroit en droit de marier que les enfans dont vous seriez le pere. Voilà qui est bien, dit le Roi, je n’aime point à disputer ; mais, en ce cas, votre fils pourra me ressembler. Potiron, qui savoit vivre, lui répliqua poliment : Vous croyez que tout le monde est aussi