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CHAPITRE PREMIER

Qui promet plus qu’il ne tient.


Le Prince Potiron étoit plus vilain que son nom ; le Prince Discret étoit charmant ; la Princesse Tricolore étoit plus fraîche, plus brillante qu’un beau jour de printemps : elle détestoit Potiron, elle adoroit Discret, et fut forcée d’épouser Potiron. Tant mieux pour elle.

Il n’y a point d’art dans cette façon de conter. On sait le dénouement en même temps que l’exposition ; mais on n’est pas dans le secret du Tant mieux, et c’est ce que je vais développer avec toute la pompe convenable à la gravité du sujet.

Potiron, quoique laid, sot et mal fait, n’étoit pas légitime : sa mere étoit si exécrable, qu’aucun homme n’avoit eu le courage de l’épouser ;