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Jésus-Christ, il avait abordé aux Indes et commencé son apostolat. C’est là que la nouvelle du voyage de Pinto vint le trouver et qu’un événement tout à fait inattendu le décida à s’embarquer sur une jonque chinoise pour ce pays étrange où il arriva le 45 août 1549. Il était à Malacca, quand un Japonais du nom d’Anjiro, qui l’avait longtemps cherché, se présenta pour lui demander d’apaiser les remords de sa conscience troublée par une longue vie de débauches. François eut tôt fait de l’amener à Dieu et au baptême et ce fut avec ce premier néophyte, prémices de la future église japonaise, que l’apôtre aborda à Kagoshima[1]. Son apostolat au Japon dura deux années. Le 20 novembre il était obligé de renoncer à cette chrétienté naissante, « les délices de son âme », pour retourner aux Indes où saint Ignace de Loyola l’avait nommé supérieur de la récente province qu’il venait de créer. Mais en ces vingt-sept mois quelle œuvre accomplie ! À sa voix, de toutes les classes de la société des hommes s’étaient levés pour recevoir le baptême. Un jour, ce fut un pauvre, le premier qu’il baptise, un autre ce furent des bonzes qui avaient voulu discuter avec lui et qui s’en retournent convertis. Partout il fonde des communautés dont il laisse à ses frères la direction, tandis qu’il va prêcher ailleurs le

  1. Marnas, La Religion de Jésus-Christ ressuscitée au Japon, p. 6 et 7. Je suivrai dans ses grandes lignes cet excellent travail pour tout ce premier chapitre.