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CHAPITRE II
LES ORIGINES CHRÉTIENNES AU JAPON

Le Japon qui avait été signalé à l’Europe en 1298 par Marco Polo, puis au XVIe siècle par Magellan, ne fut toutefois réellement connu de l’Occident que le jour où un Portugais, Fernao Mendès Pinto y aborda en 1542. Ses récits firent rapidement le tour du monde et marchands, navigateurs, aventuriers ne furent, pas longs à apprendre le chemin qui de Lisbonne et d’ailleurs conduisait sur ces terres qu’on décrivait et si riches et si fécondes. Parmi ceux qui entendirent parler de ce pays inconnu aux populations curieuses, intelligentes et douces, amies des arts et de l’instruction, il en fut un dont l’âme ardente et fière se mit à tressaillir d’une joie qui n’avait rien d’humain et qui rêva d’aller, de l’Inde où il se trouvait alors, sur ces côtes hospitalières pour accomplir une œuvre plus grande que celle d’établir un comptoir, plus noble même que celle d’enseigner à des étrangers le nom et la langue d’une patrie périssable : pour prêcher, à des foules qui l’ignoraient, la bonne nouvelle de l’Évangile et la foi au Sauveur du monde. C’était François Xavier. Depuis 1542, lui aussi, à la suite des compagnons de Vasco de Gama, il s’était laissé porter sur ces flots inconnus et fascinants et, plein de confiance en la parole de