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jourd’hui ont à lutter contre tous les obstacles qui arrêtèrent le première propagande chrétienne. Ils sont méprisés comme étrangers et porteurs d’une doctrine dont le centre d’unité et d’action est ailleurs qu’au Japon ; ils sont paralysés par un scepticisme et une irréligion que le multitude des confessions dites chrétiennes n’est pas faite pour dissiper et qui essaie d’inventer un élégant éclectisme, de : construire idéalement un nouveau Panthéon où viendraient fraterniser Çakia-Mouni et Jésus-Christ — l’un représentant de l’ancienne tradition nationale, l’autre symbole de la récente civilisation ; ils sont attaqués per les Européens eux-mêmes qui devraient cependant les défendre et les protéger. Mais aussi, grâce à Dieu, comme leurs ancêtres dont ils tiennent la foi qu’ils apportent sur cette terre et à cette société, ils trouvent déjà des appuis humains qui ne manquèrent pas à leurs devanciers. Des conversions se produisent dans toutes les classes de cet empire et, à côté de l’humble ouvrier, du petit artisan qui va redire le parole évangélique à ses semblables, au champ et à l’atelier, avec une foi et un courage que nous dirons, ils voient se grouper autour d’eux une élite intellectuelle et sociale qui, per ses relations mondaines, son influence et son savoir pourra favoriser, un jour, l’expansion du premier mouvement religieux. Et c’est par là que cette Église est doublement intéressante et mérite, je crois, qu’on l’étudie.