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transformer leur âme et les établir, en toute confiance, chefs, pasteurs et docteurs de leurs frères unis et séparés ; quand on réfléchit, d’autre part, qu’au Japon comme en France, le service militaire les retient, longtemps, loin de leur centre d’attraction pour les jeter durant plusieurs années en pleine caserne et en caserne païenne, le chiffre n’a plus rien d’étrange : il est, au contraire, de bon augure pour l’avenir. Le cours entier des études, petit et grand séminaire, est de quinze années. C’est, en général, vers l’âge de trente ans que le séminariste est ordonné au sacerdoce après avoir passé, entre le sous-diaconat et la prêtrise, une année entière comme catéchiste dans l’intérieur du pays. Les trois premiers prêtres japonais furent ordonnés en 1882 par Mgr Petitjean. Depuis cette époque, le nombre alla chaque année en augmentant, si bien qu’en 1903 ils étaient, les décès défalqués, 31. Malheureusement, outre les difficultés d’ordre intime qui empêchent l’œuvre du Grand Séminaire de se développer autant qu’elle le pourrait, il y a des difficultés financières qui contraignent les missionnaires à faire un choix sévère parmi les jeunes postulants. C’est la raison pour laquelle depuis 1890 tous les séminaristes, au moins en grande majorité, sont envoyés dans un seul séminaire : celui de Nagasaki où ils attendent dans le calme et la prière l’heure où le Maître leur dira enfin : « Désormais je ne vous appellerai plus mes serviteurs mais mes amis,