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Dimanche, entrer, même en compagnie, à l’Église et saluer le missionnaire, on peut croire sans peine que leur religion est solide, que leur famille sera chrétienne et qu’autour d’eux ils exerceront une salutaire influence.

Mais pour toutes ces raisons et surtout par suite de cette persistante animosité du Japonais contre l’étranger, il importe qu’au plus vite un clergé indigène se forme nombreux, savant, profondément religieux, capable de devenir les collaborateurs et les aides des prêtres français. Eux seuls peuvent, en effet, comprendre pleinement l’âme japonaise, eux seuls peuvent en parler la langue en enfants du pays, eux seuls peuvent avoir sur les infidèles assez d’autorité et d’influence pour les amener nombreux au Christianisme et à la foi. Aussi dès 1873 le séminaire de Tokio fut-il fondé et ce fut M. Midon, plus tard évêque d’Osaka, qui en eut la direction. Les jeunes gens ne tardèrent pas à arriver et, chose étrange, d’un peu toutes les classes de la société. À côté du petit paysan pauvre venu du fond de la province, on put voir, aux environs de 1880, vivant dans la plus parfaite union, deux fils de grande famille et d’ancienne noblesse, tous deux aussi énergiques que vaillamment chrétiens. En 1884, le séminaire comptait dix-sept élèves. Le chiffre peut paraître modeste ; mais quand on songe à quelles épreuves redoublées il faut mettre ces jeunes gens, hier encore païens, pour les bien juger, pour pétrir et