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pératrice le catéchisme est entré. Du reste — et cela se comprend — c’est surtout dans la haute société japonaise que l’Église recrute ses meilleurs enfants. Déjà plusieurs grands noms ont reçu le baptême et pratiquent pieusement leur nouvelle religion. Dès 1883 la fille du ministre de la Justice devenait chrétienne et épousait une jeune prince lui aussi chrétien. C’est par de tels exemples, c’est sur de tels foyers que l’Église peut, lentement, mais sûrement, construire la maison du Père commun des hommes. Mais ce n’est pas à dire pour autant que dans les classes inférieures de la nation il n’y ait de belles et consolantes vocations à la foi. Non ; là aussi souffle l’esprit divin et, comme chez d’autres, lorsque la foi a pénétré à fond dans leur âme, elle y fait des merveilles. Dans les classes pauvres c’est surtout par les charités, par les œuvres de dévouement et d’abnégation que Dieu attire et retient, parfois de suite, parfois à l’heure de la mort ; mais comme chez ceux que la fortune a plus favorisés, une fois les difficultés surmontées, ils vivent généralement en bons chrétiens et deviennent, à leur tour, des apôtres pleins de zèle. C’est ainsi que dans l’armée qui compte actuellement beaucoup de fervents catholiques, tous hommes du peuple, des conversions se font et des préjugés se dissipent. Du reste, plus que bien d’autres, ces chrétiens sont particulièrement méritants et en les voyant, tous sans faiblir, aller régulièrement à la messe le