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des Origène. » Et c’est l’exacte vérité. Tout à la fois, le missionnaire doit enseigner aux uns les vérités chrétiennes les plus élémentaires, discuter philosophie, histoire et sciences avec d’autres très au fait des plus récentes découvertes et des plus modernes systèmes, redresser des erreurs, combattre l’incrédulité, modifier des « mentalités », en un mot faire en même temps métier de conférencier, de professeur, de publiciste de catéchiste et d’apôtre. De reste, à écouter le prêtre, nul ne fait difficulté. Pour eux c’est un homme comme un autre. À sa science ils le jugent. Ils vont même plus loin. Sans crainte, ils envoient leurs enfants aux trois collèges tenus par les Marianites ou Frères de Marie qui enseignent au Japon toutes les branches du savoir humain, sans oublier la religion. En 1894, un de ces trois établissements comptait 142 élèves parmi lesquels on pouvait compter 31 catholiques, 15 protestants, 2 juifs, 57 païens, etc. Par là, évidemment, le Christianisme s’infiltrera dans l’âme de ces enfants et par eux dans leurs familles. Car c’est un autre trait et très frappant du caractère japonais que lorsqu’il est converti sérieusement, lorsque nulle autre considération que la foi ne lui a fait recevoir le baptême, très vite le nouveau chrétien devient un apôtre. Ardent au bien comme au mal, une fois en possession de la vérité, nul obstacle ne l’arrête, nulle difficulté ne le rebute pour la faire partager à d’autres et c’est ainsi que jusque chez l’Im-