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sevrés de toute consolation religieuse, étaient insatiables et le zèle du clergé ne pouvait suffire à une si absorbante besogne. Toujours il fallait prêcher, toujours il fallait parcourir le pays pour aller visiter, parfois très loin, les uns et les autres. Ce ministère ambulant prit, du reste, une telle extension qu’il fallut bientôt l’organiser et huit missionnaires furent chargés de parcourir le pays en tout sens. Au cours de leurs longues pérégrinations ils catéchisaient, enseignaient, convertissaient. Un jour, c’était un chef de pèlerinages bouddhiques qui abjurait ; un autre, c’était un riche propriétaire dont l’exemple était bientôt suivi par nombre de familles qu’il nourrissait et faisait travailler. De toute manière le christianisme s’infiltrait dans l’âme japonaise et dans la vie nationale. Pauvres et riches entendaient la parole divine et l’acceptaient, heureux ensuite de la prêcher à ceux qui les entouraient. Tel fut en ces années le développement de l’Église, qu’après le promulgation de la loi constitutionnelle il fallut songer à réunir un concile qui s’ouvrit le 2 mars 1870 à Nagasaki, puis à construire d’autres églises, à créer d’autres œuvres. Manifestement les anciens cadres ecclésiastiques devenaient insuffisants. Dans une société civilisée, instruite, avide de progrès comme l’est le Japon, les méthodes d’autrefois ne peuvent plus convenir. Il faut un apostolat organisé à la façon de celui qui existe dans nos grandes villes européennes.