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8 à 9.000 chrétiens vivant à Ikitsuki et qui ne s’étaient point encore déclarés aux missionnaires par crainte des mesures de rigueur exercées contre leurs compatriotes d’Urakami ; plus un nombre inconnu dispersé sur toute la surface du pays. Donc, sur 25 millions de païens, l’Église pouvait compter, en 1873, 15.000 chrétiens, dont deux à trois cents hérétiques on schismatiques russes. Le territoire était divisé en 8 districts comptant plus de cinquante chrétientés avec trois églises et vingt-sept oratoires. Il était gouverné par deux évêques, Mgr Petitjean et Mgr Lucaigne, sacré cette année-là même, et vingt-neuf missionnaires ayant sous leurs ordres six religieuses, deux cent vingt-sept catéchistes, deux cent cinquante baptiseurs et soixante-dix séminaristes répartis en deux séminaires. Malgré les difficultés de cette époque troublée, le clergé avait pu créer six écoles de garçons recevant deux cents enfants, une école de famille avec quinze élèves et deux orphelinats comptant trente-six orphelins.

C’était un beau résultat et un consolant espoir pour l’avenir qui s’annonçait meilleur.

CHAPITRE V
LA PAIX RELIGIEUSE (1872-1904)

À partir du moment où les édits persécuteurs furent rapportés, l’Église du Japon, rajeunie par ces années de culte et de souffrance, sortit des catacombes pour n’y plus