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enfin la proclamation impériale par laquelle toute mesure vexatoire contre les chrétiens était définitivement abrogée. Ce fut, on peut le deviner, un beau jour pour l’église du Japon que celui où elle put lire que dorénavant chaque enfant du pays pourrait être à la fois bon Japonais et bon chrétien et revoir, comme gage de cette promesse, les premiers prisonniers rentrer dans leurs foyers. Le jour de Pâques — celui de toutes les résurrections — avait rendu à leurs familles et aux missionnaires un important contingent de martyrs. Pour la première fois, ils pouvaient publiquement affirmer, en assistant aux offices de la petite église de Nagasaki, leur foi et leur amour indéfectible et impérissable. Le reste des prisonniers ne tarda pas à rentrer à Urakami et dans les autres villages d’où ils avaient été arrachés. On pouvait, enfin, se compter et faire des rêves d’avenir ! La persécution était donc finie ; mais quel était l’état de cette communauté renaissante après l’orage qui venait de la disperser ? En combinant les renseignements fournis par Mgr Petitjean d’une part, M. Poirier de l’autre, nous pouvons arriver aux chiffres approximatifs suivants : Il était resté au Japon, pendant la persécution, environ 1.640 à 1.650 familles chrétiennes, c’est-à-dire à peu près 8.000 chrétiens. D’Urakami on avait déporté 3,404 habitants. Il en était revenu 1.984, ce qui donnerait un chiffre moyen de 40.000 chrétiens. À ce chiffre il faut ajouter