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cement ! Bientôt les îles Goto eurent, à leur tour, les honneurs de la persécution. Le cachot et la torture par le feu vinrent éprouver les chrétiens dont beaucoup n’étaient que néophytes, tandis que la mort faisait des ravages au sein du petit troupeau resté fidèle. Souffrances physiques et morales, privations et mauvais traitements eurent bientôt raison des corps à défaut des âmes. Chaque jour emportait avec soi quelque martyr au ciel.

Pendant ce temps la révolution marchait. Le nouveau régime en s’affermissant comprenait qu’il fallait achever l’œuvre de destruction commencée et abolir la féodalité encore toute puissante. Les daimyo, en grande majorité, n’y mirent pas obstacle ; mais il n’en alla pas de même des Samuraï et des bonzes qui tenaient à leur prépondérance comme à leurs privilèges et c’était d’eux, en réalité, que venait tout le mal dont souffraient les chrétiens. Cependant, malgré leurs efforts, des signes avant-coureurs d’une époque moins troublée semblaient poindre à l’horizon. Le gouvernement du Mikado finit par comprendre que cette lutte sourde et obstinée, sinon sanglante, ne pouvait qu’empêcher son développement économique et national et, à l’approche de l’expiration des traités, il envoya en Amérique et en Europe une ambassade chargée de nouvelles négociations. L’attitude de l’Europe fut telle que le Japon ne voulut pas tarder à rapporter les édits de 1870. Le 14 mars 1873 paraissait