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Cette première phase de le révolution n’avait rien de rassurant pour les Européens, et, en particulier, pour les missionnaires. Avec le triomphe du Mikado, allaient arriver au pouvoir les plus redoutables adversaires des Occidentaux. Car personne ne pouvait se faire illusion. Cette « guerre sainte » entreprise subitement avait une cause profonde : la haine de l’étranger. C’était parce que le shogoun se montrait trop favorable aux étrangers qu’il avait été combattu ; c’était à chasser de l’Empire tous les Barbares que les patriotes travaillaient. Cependant, après une alerte assez courte, les Européens purent se rassurer pour le moment, car un des premiers actes du gouvernement nouveau fut de reconnaître officiellement les traités signés au cours des dernières années. Mais les chrétiens, qu’allaient-ils devenir ? Comme toujours, ils servirent de paratonnerre et c’est sur eux que la foudre tombe. Dès le 16 mars, la persécution recommença par des emprisonnements et de multiples interrogatoires, puis le 22 avril, par un édit impérial prohibant sévèrement l’« abominable religion des chrétiens. » La prison, dès lors, ne suffit plus au gouvernement. Ce fut la déportation. Malgré l’énergique activité des ministres, malgré les efforts de Mgr Petitjean, le village d’Urakami fut cruellement éprouvé. En juillet, 114 chrétiens étaient emmenés à Shimonoseki et dans des provinces fermées aux étrangers. Et ce n’était qu’un commen-