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cerné par des émissaires du gouvernement et soixante-quatre chrétiens furent arrêtés, brutalement frappés, sans distinction d’âge et de sexe, et conduits à Nagasaki où on les incarcéra.

Mais heureusement, depuis le XVIe siècle, les choses avaient quelque peu changé. Les ministres européens prirent énergiquement la protection des Japonais persécutés et, à la demande de Mgr Petitjean, M. Roches se rendit auprès du Shogoun qui lui donna, pour l’avenir, les plus fermes espérances. C’était toutefois à une condition : à savoir, que les chrétiens consentiraient à être enterrés suivant les lois du pays, c’est-à-dire avec les cérémonies bouddhiques et la présence des bonzes. Autant valait leur demander d’abjurer leur foi. Aussi, devant le refus des chrétiens d’obéir sur ce point aux lois de l’Empire, la persécution continua-t-elle. Comme la lèpre, si fréquente au Japon, elle s’étendit bientôt sur toutes les provinces où vivaient des chrétiens : à Omura, Koba, Kitamura. Partout elle frappait, ouvrait les prisons et apportait la mort.

Cet état de choses dura jusqu’à la fin de 1867. Malgré les promesses du shogoun, les prisonniers ne furent point relâchés ; bien au contraire. Par ordre du gouvernement, on essaya de les faire abjurer, on en mit plusieurs à la torture, et des défections, hélas ! commencèrent à se produire. Elles furent rares, en vérité, et presque toujours immédiatement