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et sur la question des mariages, difficultés, il faut le dire, vite aplanies par l’admirable docilité de ces grands chrétiens, les missionnaires n’eurent donc, en ces années bénies, qu’à continuer l’œuvre de leurs prédécesseurs. Ce n’était pas de conversions qu’il s’agissait, mais bien d’édification et de sanctification. Ce qui manquait le plus, au sein de ces communautés renaissantes, c’était le prêtre. Les missionnaires commençaient à faiblir sous le poids d’un travail accablant et personne n’apparaissait à l’horizon pour venir les seconder dans le lourd labeur de rappeler à ces foules — on évaluait à 50.000 le nombre des chrétiens restés fidèles, mais c’était là un chiffre fort exagéré — avides d’instruction et de réconfort spirituel, les vérités de la foi et les pratiques du christianisme. Cependant, au cours de 1866, quelques nouveaux missionnaires arrivèrent et M. Petitjean fut nommé vicaire apostolique du Japon. De son côté, M. Roches, ministre de France, avait pris en main la cause des chrétiens japonais et, grâce à l’attitude, en somme bienveillante du shogoun, les communautés se formaient ou se reformaient, tandis qu’un vivifiant souffle de grâce et de vie divine passait sur tous, prêtres et fidèles, créant la sainteté et transformant les cœurs et les esprits. Comme aux premiers jours du Christianisme, les missionnaires assistaient, muets d’admiration, à des scènes d’une poignante beauté. L’Eucharistie est rendue à ces âmes qui s’y préparent avec une foi et un