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le Dimanche et les jours de fêtes ; ils savaient même en latin le Pater, l’Ave, le Credo, le Salve Regina, puis d’autres oraisons jaculatoires en japonais, sans oublier le chapelet.

La nouvelle de l’arrivée des missionnaires se répandit bientôt parmi les chrétiens restés fidèles. Dès le mois de mai, le P. Petitjean en connaissait environ 3.800 répandus un peu partout dans les montagnes et dans les villages éloignés. Tous avaient gardé une foi vive et pure. Sur les mystères de le Religion ils en savaient autant que des paysans de France de moyenne instruction. Ce qui prouve bien, du reste, quelle mémoire précise des enseignements d’autrefois ils avaient gardée à travers ces deux siècles, ce fut la question du « baptiseur » de l’une de ces communautés religieuses. « N’avez-vous point d’enfants », demanda un jour Pierre au Père Petitjean ? « Vous et tous vos frères chrétiens et païens du Japon, voilà les enfants que le bon Dieu nous a donnés, répondit le missionnaire. » À cette réponse, Pierre incline son front jusqu’à terre en s’écriant : « Ils sont vierges ! Merci ! merci ! » — Du reste, ces chrétiens avaient pieusement conservé quelques vestiges de la foi de leurs pères : livres, calendriers, chapelets, images qui leur permirent, avec la grâce de Dieu, d’attendre patiemment que l’orage fût passé et que Dieu leur envoyât, avec de nouveaux prêtres, le rameau d’olivier. Sauf en quelques chrétientés où des difficultés surgirent sur la validité du baptême