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dans les bras du christianisme ; de l’autre, une lutte acharnée qui n’est pas à la veille de se terminer et qui assurera un jour ou l’autre à ce peuple né d’hier la suprématie en Orient, une prépondérante influence en Occident.

Jusqu’en l’année 1868, le Japon vit en dehors de tout le mouvement contemporain. Une infranchissable barrière arrête à chacun de ses ports les étrangers et leurs idées. C’est à peine si quelques rares Portugais et Hollandais se hasardent sur ses côtes inhospitalières, à Nagasaki et dans l’île de Deshima, et seuls quelques rares médecins d’Europe peuvent communiquer — et uniquement de vive voix — avec leurs confrères d’Extrême-Orient. De grandes croix sont tracées sur tous les rivages où peut aborder un vaisseau étranger, afin qu’aucun chrétien ne franchise le sol japonais sans, du même coup, fouler au pied le signe qu’il adore comme symbole de sa foi. À l’intérieur, l’état social est celui d’une féodalité puissante ayant, à sa tête, le Mikado comme souverain en titre, le Shogoun, comme souverain effectif, et au-dessous une noblesse vassale qui doit au Shogoun le service militaire et civil en échange des fiefs et privilèges qu’elle en reçoit. Cet état de choses dure deux siècles, de 1603 à 1854. Alors apparaissent les premiers navires américains envoyés par le président Fillimore et commandés par Perry. Les événements sont bientôt maîtres des hommes et de leur jalouse volonté. Le Japon