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et ses frères d’Orient retrouvés, glorifiaient Jésus et Marie ! Mais bientôt, de part et d’autre, les questions et les réponses se font nombreuses, plus convaincantes, plus merveilleuses : « Nous faisons la fête de on Araji Jésus Sama, le 25e jour de Shimotsuki. On nous a enseigné que ce jour-là, vers minuit, Il est né dans une étable, puis qu’il a grandi dans le pauvreté et la souffrance et qu’à trente-trois ans, pour le salut de nos âmes, il est mort sur la croix. En ce moment nous sommes au temps de la tristesse (le Carême). Avez-vous aussi ces solennités ? Oui, répondit le missionnaire, nous sommes aujourd’hui au dix-septième jour de Kanachimi no sitsu. » Puis ils lui parlèrent de Saint Joseph.

Chacun aurait bien voulu continuer, en vérité, un aussi émouvant dialogue, tel que seul il peut s’en établir un après une longue séparation entre père et fils ; mais il fallut se dire adieu, tout en se promettant bien de se revoir sous peu. Les jours qui suivirent cette scène mémorable amenèrent à l’église une foule de Japonais si considérable que bientôt la police prit ombrage de ces allées et venues et qu’il fallut agir avec prudence. Le P. Petitjean, néanmoins, recueillit de nouveaux indices de l’intensité de vie chrétienne qui subsistait chez ces pauvres chrétiens. Tous portaient des noms espagnols ou portugais « Petoro, Jowana, Domingo, Paolo, Marina ». Ils administraient le baptême, sanctifiaient