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shogounat disparut au profit de la monarchie absolue du Mikado. De 1859 à 1868 le Japon fût en perpétuelle révolution. Des bandes armées s’attaquaient aux légations et cherchaient par des meurtres habilement perpétrés et toujours impunis à éloigner les étrangers. Naturellement, le shogoun était l’objet de toutes les haines japonaises comme de toutes les méfiances européennes. Dans de telles conditions il ne pouvait que disparaître. Et c’est ce qui arriva en 1868.

Pendant ce temps, et au milieu des plus grandes tribulations comme des joies les plus pures, l’œuvre de Dieu s’accomplissait. Un chapelle se construisait à Yokohama, une école de français s’ouvrait à Yedo. Il en allait de même à Hakodate. Puis un nouveau missionnaire, dont le nom allait être bientôt illustre, le père Petitjean, arrivait aider ses confrères. C’étaient les premiers débuts d’une grande œuvre. Comme autrefois au jour de la Pentecôte, le succès de la parole apostolique fut considérable. M. Girard évaluait à dix mille le nombre des Japonais de toutes classes et de toutes situations qui, en douze jours, entendirent ses instructions, au lendemain de l’ouverture de l’Église de Yokohama et, sans les lois toujours en vigueur, et qui ne tardèrent pas à être de nouveau appliquées, sans la prison qui s’ouvrit encore une fois pour recevoir les Japonais assez téméraires pour entrer dans le temple chrétien, le nombre en eût été infiniment plus grand,