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tions qu’à l’Amérique. Malheureusement, les vaisseaux privilégiés qui, les premiers, purent librement circuler dans les eaux japonaises étaient tous de nations protestantes ou schismatiques. Avec eux c’était le protestantisme et l’orthodoxie qui entraient sur la terre des martyrs. Ce n’était point le catholicisme parce que la France n’avait pas encore paru. Mais Dieu qui dirige toutes choses, pouvait-il laisser l’erreur se répandre sans permettre au bien de lutter contre elle ? Le gouvernement français n’avait, pout-être, ni le désir ni même la pensée de soutenir des missionnaires : les nécessités politiques l’y obligèrent. À mi-chemin entre l’Occident et l’Orient le canon, en effet, venait de se faire entendre. La bataille de l’Alma était gagnée ; mais Sébastopol résistait héroïquement aux attaques de Canrobert et de Pélissier. Pour affaiblir sur plusieurs points à la fois la Russie et faire une diversion, le cabinet de Paris envoya des vaisseaux jusqu’aux embouchures de l’Amour et sentit l’impérieuse nécessité de traiter avec le Japon. Le baron Gros fut chargé par l’Empereur de cette mission qui, cette fois, aboutit à de meilleurs résultats que la première. Le 9 octobre 1858, un traité d’alliance franco-japonais était signé à Yedo. Il reconnaissait aux Français le pouvoir de bâtir des chapelles et de pratiquer le christianisme. L’article IV était ainsi conçu : « Les sujets français auront le droit d’exercer librement leur religion au Japon et, à cet effet, ils pour