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en mettant ses vaisseaux sur le pied de guerre et en faisant dire tout simplement au shogoun que sa mission était formelle : il devait remettre une lettre à l’Empereur, à Uraga ou à Yedo et point ailleurs, que la loi américaine le commandait et que les Américains devaient obéissance à la loi américaine plutôt qu’à celle du Japon. Le shogoun comprit ce que parler veut dire. Une conférence eut lieu et force lui fut d’accepter la lettre de Millard Fillimore lui demandant un traité et sa réponse d’ici quelques mois. Puis, son message accompli, Perry alla s’installer à Nafa où, sur la menace de prendre le palais par les armes, les autorités lui accordèrent le libre commerce et l’autorisation de bâtir un entrepôt de charbon.

La croisière américaine fit grand bruit dans le monde. La Russie et l’Angleterre, qui cherchaient à étendre leur sphère d’influence dans les mers d’Extrême-Orient, s’agitaient. La France, de son côté, songeait à envoyer une frégate au Japon. Ces préparatifs hâtèrent le retour de Perry à Yedo. Le 4 janvier 1854, il reprenait la route qu’il avait faite l’année précédente et, grâce à son énergie, le 8 mars, les négociations commencèrent à Yokohama. Shimoda et Hakodate ouvraient leur port à l’Amérique. La même année et la suivante, l’Angleterre et la Russie demandèrent des avantages analogues pour leurs compatriotes. La libre entrée de Nagasaki et d’Hakodate leur fut concédée aux mêmes condi-